Nous consommons toujours trop de plastique
Cette année, la Journée de la Terre (22 avril) tombera un samedi. Cette année, la Journée de la Terre est axée sur la pollution plastique. Les plastiques se présentent sous des formes très diverses : pailles, polystyrène, matelas, fournitures médicales, filtres de cigarettes, sacs à provisions et bien d’autres objets que nous utilisons régulièrement. Le plastique étant si omniprésent dans la vie, il est parfois facile d’oublier qu’il a été inventé il y a un peu plus d’un siècle, en 1907.
Depuis lors, nous avons produit 9,1 milliards de tonnes (8,3 tonnes métriques) de plastique non recyclé. 5,5 milliards de tonnes se sont accumulées dans les décharges et dans l’environnement naturel, et on estime que cette quantité aura plus que doublé d’ici 2050 si les tendances actuelles se poursuivent. Le principal responsable de l’augmentation de la production de plastique est l’essor des emballages en plastique : en 2015, les emballages représentaient 42 % de la production de plastique non fibreux et 54 % des plastiques jetés à la poubelle.
C’est en partie ce qui explique les diverses campagnes visant à réduire la consommation de plastique, qu’il s’agisse de l’interdiction des sacs de caisse en plastique (qui, du moins dans certaines régions, est liée à l’augmentation du taux d’épidémies d’hépatite A, car les sans-abri utilisent ces sacs en plastique pour se débarrasser de leurs déchets), de l’interdiction des pailles en plastique ou d’autres restrictions ou interdictions concernant le plastique à usage unique. Et ce ne sont pas seulement les municipalités ou les pays qui adoptent ces interdictions.
Ces efforts ne sont pas vains. Le Forum économique mondial estime que d’ici 2050, les plastiques dépasseront les poissons dans les océans. Si vous avez déjà nettoyé une plage, un bord de route, un cours d’eau ou un terrain de jeu, vous avez probablement remarqué que la plupart des objets ramassés étaient en plastique ou recouverts de plastique. Vous avez probablement entendu parler de la grande plaque d’ordures du Pacifique (qui fait maintenant trois fois la taille de la France, mais saviez-vous qu’il existe cinq plaques massives de plastique marin ?
Les oiseaux et d’autres animaux peuvent être affectés par ces plastiques. Les oiseaux peuvent picorer les plastiques ou les avaler en entier. S’il vous est déjà arrivé, lors d’un nettoyage, de trouver un produit en plastique présentant des marques de morsure, c’est probablement parce qu’un oiseau l’a picoré. Des baleines se sont échouées le ventre plein de plastique. Les tortues peuvent s’emmêler dans le plastique et mourir ou se déformer.
En outre, les chercheurs ont commencé à trouver du plastique dans notre alimentation et, bien que ce domaine soit encore nouveau et peu étudié, il peut être préoccupant car les plastiques contiennent des substances cancérigènes connues pour l’homme. Selon une étude, la consommation de crustacés signifie qu’un Européen « moyen » consomme chaque année 6 400 microplastiques (définis dans cette étude comme étant d’une taille inférieure à un millimètre). D’autres études ont révélé la présence de microplastiques – dont la taille peut être inférieure à 150 micromètres, soit environ la largeur d’un cheveu humain – dans l’eau du robinet et l’eau en bouteille, le sel de mer, le miel et la bière.
Cela signifie que non seulement nous n’avons que peu d’informations sur les conséquences de la consommation de plastique sur la santé, mais que nous ne savons pas non plus quelle quantité de plastique nous consommons ni quels sont les effets de la pollution plastique à mesure qu’elle traverse les différents niveaux trophiques (par exemple, le saumon que vous avez mangé est un poisson prédateur qui a accumulé des toxines provenant de ce qu’il a mangé avant d’être capturé, par un processus connu sous le nom de bioaccumulation).
Non seulement les plastiques sont présents dans de nombreux produits et aliments que nous utilisons quotidiennement, mais ils peuvent également poser des problèmes lorsqu’ils sont « biodégradables ». Les plastiques biodégradables (par opposition à d’autres produits biodégradables fabriqués sans pétrole) créent des « fragments » de plastique plus rapidement que les autres plastiques.
Ces fragments peuvent rapidement se transformer en microplastiques, qui sont plus difficiles à identifier et à nettoyer – dans certains cas, il faut un microscope pour les voir. En d’autres termes, les produits en plastique « biodégradables » peuvent n’être qu’une autre forme d’écoblanchiment. Dans la mesure du possible, faites donc vos recherches et déterminez si le produit que vous envisagez d’acheter – ou de mettre dans votre tas de compost – est réellement biodégradable ou non. En tant que consommateur averti, vous pouvez faire des choix qui contribuent à réduire le flux de plastique.
Que pouvons-nous faire d’autre ?
Il y a un certain nombre de choses que vous pouvez faire pour aider à nettoyer le plastique et réduire votre consommation de plastique. En voici quelques-unes :
Participez bénévolement au nettoyage d’un parc, d’un terrain de jeu, d’une route, d’un cours d’eau ou d’une plage. De nombreuses organisations organisent régulièrement des opérations de nettoyage , n’hésitez pas à écrire en commentaires vos associations préférées.
Réduisez votre utilisation de plastiques à usage unique. Investissez dans des pailles réutilisables si vous ou l’un de vos proches en utilisez régulièrement. Si vous ne vivez pas dans une région où les pailles sont interdites, refusez les pailles au restaurant lorsque vous commandez votre boisson.
Apportez toujours votre tasse de voyage pour le café ou le thé (ou au moins renoncez au couvercle en plastique et à l’agitateur).
Réutilisez vos cafetières à dosettes (ou au moins investissez dans des dosettes réutilisables). Utilisez une presse française ou une cafetière à bec verseur pour vos besoins en café en petites quantités.
Remplacez votre brosse à dents en plastique par une brosse en bambou.
Achetez en vrac et apportez votre propre contenant, si vous le pouvez.
Apportez votre propre sac et choisissez une toile ou un autre tissu plutôt qu’un sac en plastique ou en dérivé de plastique.
Utilisez une alternative au cellophane plastique pour couvrir la vaisselle, emballer les collations, etc avec des bee wrap pourquoi.
Réutiliser et recycler de manière créative – les vieux tapis de yoga peuvent devenir des sandales, des sous-verres ou adoucir les angles aigus dans une maison avec de jeunes enfants ; les bouteilles de soda, les pots de yaourt et les pots de beurre peuvent tous être réutilisés comme jardinières ou pour les expériences scientifiques des enfants ; et les bidons de jus d’orange et de lait peuvent être percés de trous dans le couvercle pour être réutilisés comme bidons d’eau.
Évitez de produire des microplastiques en éliminant correctement les produits en plastique et en ramassant les déchets.
Ne jetez pas de produits en plastique dans ou près des cours d’eau, des plages, des espaces ouverts ou des parkings (où le plastique peut facilement pénétrer dans les cours d’eau en cas de vent ou de pluie).
Ramassez les déchets – en particulier les plastiques – partout où vous les voyez, dans la mesure du possible. Emportez une paire de gants supplémentaires à cet effet.
Jetez les peluches du sèche-linge à la poubelle plutôt que de les jeter dans les égouts.
Achetez des articles fabriqués à partir de fibres naturelles lorsque c’est possible.
Cette liste est bien entendu non exhaustive, n’hésitez pas à mettre en commentaire tout ce qui est mis en œuvre dans votre quotidien.
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